La Rubisco, protéine végétale de demain ?

Le projet GreenProtein rassemble neuf partenaires européens pour extraire et purifier une protéine, la Rubisco, à partir de déchets de salade. La France est représentée par Florette, qui fournira la matière première et par l’unité BIA de l’Inra d’Angers-Nantes pour les impacts sur le procédé. Crédit photo Fotolia © tortoon.

 

La Rubisco, ou ribulose -1, 5- biphosphate carboxylase oxygenase, est la protéine la plus abondante sur terre. Elle contribue en effet à la photosynthèse de la majorité des végétaux. Très étudiée, elle n’est par contre pas utilisée en agroalimentaire, à cause de sa couleur verte mais aussi à son extraction qui rend difficile la conservation des propriétés nutritionnelles et fonctionnelles (solubilité, gélification, foisonnement…).

 

La donne est néanmoins en train de changer pour cette protéine prometteuse. Un projet européen, GreenProtein*, rassemble neuf partenaires pour l’extraire et la purifier de façon industrielle à partir de déchets de salade. La France est représentée par Florette, qui fournira la matière première et par l’unité BIA de l’Inra d’Angers-Nantes pour la caractérisation nutritionnelle et l’impact des procédés sur les propriétés fonctionnelles. Les ingrédients extraits seront aussi mis en application dans différents aliments modèles.

 

Le projet qui va durer 4,5 ans doit aussi permettre de construire une usine de démonstration dans un container, système qui pourra être adossé à une usine de légumes pour traiter les coproduits et ainsi réduire le gaspillage. En Europe, les pertes dues au gaspillage alimentaire sont estimées à 442 euros par tonne de matière alimentaire produite. De plus, produire localement des protéines de bonne qualité nutritionnelle ou aux fonctions intéressantes serait clairement un avantage. Actuellement, l’Union Européenne importe 77% des protéines dont elle a besoin pour l’alimentation humaine et animale. Produite industriellement, la Rubisco pourrait ainsi devenir une protéine incontournable d’ici quelques années.

 

Ces partenaires ne sont pas les seuls à étudier la Rubisco. L’université de Wageningen travaille sur l’extraction de cette protéine à partir d’algues ou de feuilles de betterave à sucre, deux projets qui se terminent en 2017. De son côté, Nizo Food Research a annoncé en 2016 être parvenu à isoler la Rubisco en un ingrédient incolore et d’une grande solubilité grâce à un nouveau procédé en cours de brevet.

 

*Initié en septembre 2016, GreenProtein est financé dans le cadre du Bio Based Industries Joint Undertaking Call. Il est coordonné par Provalor et rassemble TNO, Florette France GMS, Ruitenberg Ingredients, Bionet Servicios Tecnicos, l’unité BIA de l’Inra d’Angers-Nantes et l’unité IATE de l’Inra de Montpellier, Eurizon, Pasmany Peter Catholic University et Union Nikola Tesla – Faculty of Business and Industrial Management.

 

Source : http://www.processalimentaire.com/Ingredients/La-Rubisco-proteine-vegetale-de-demain-30526

 

Les commentaires sont fermés.