La lettre des protéines végétales N°60

PREMIÈRES RENCONTRES FRANCOPHONES SUR LES LÉGUMINEUSES EN MAI PROCHAIN

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A l’occasion de l’année des légumineuses décidée par la FAO pour 2016, l’Inra et le Cirad, avec le soutien de Terres Univia et Terres Inovia, se sont associés pour organiser les premières Rencontres Francophones sur les Légumineuses (RFL1) les 31 mai et 1er juin prochains, sous la forme d’un colloque international francophone. Ces deux journées d’échanges traiteront de la place des espèces légumineuses dans les filières agro-alimentaires. Elles se tiendront au Palais des Congrès de Dijon et auront un double objectif : d’une part, échanger sur la place et la valeur multi-critères des légumineuses de l’amont de la production à l’aval de l’utilisation ; et d’autre part, présenter les innovations et proposer des rendez-vous d’affaires en associant des scientifiques et des acteurs économiques des filières des légumineuses à graines et fourragères.

 

 

SÉANCE PUBLIQUE À L’ACADÉMIE D’AGRICULTURE DE FRANCE SUR LA PLACE DES LÉGUMINEUSES DANS L’ALIMENTATION HUMAINE

protéineEn écho à l’année des légumineuses décrétée par la FAO, l’Académie d’Agriculture de France a décidé d’inscrire dans son programme de 2016 plusieurs manifestations permettant d’approfondir différents aspects de cette thématique. Le mercredi 13 avril, la section 8 de l’Académie (Alimentation humaine) organise ainsi une séance publique consacrée à la place des légumineuses dans l’alimentation humaine. Le GEPV interviendra lors de cette séance, pour présenter ses études sur la place des matières protéiques végétales (MPV) dans les produits alimentaires et la perception du consommateur..

 

 

UN COLLOQUE POUR PRÉSENTER L’OUVRAGE DE RÉFÉRENCE « LES LÉGUMINEUSES, POUR DES SYSTÈMES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES DURABLES »

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A l ’occasion de la sortie de l’ouvrage « Les légumineuses, pour des systèmes agricoles et alimentaires durables », évoquée dans le précédent numéro de Positions, un colloque de restitution des travaux s’est tenu le 14 décembre 2015 à Paris. Après une présentation sur la genèse et le contexte des travaux, deux sessions se sont succédées : une première pour dresser un panorama sur la place et le rôle des légumineuses dans les productions végétales ; puis une seconde dédiée aux conséquences (conséquences zootechniques, pour l’alimentation humaine, impacts environnementaux dans les systèmes de production) et échelles d’analyse (analyse multi-enjeux et dynamiques socio-économiques).

 

 

SALON DE L’AGRICULTURE DU 27 FÉVRIER AU 6 MARS 2016

Comme chaque année, le Salon de l’Agriculture a ouvert ses portes fin février à Paris Expo, Porte de Versailles. Cette 53e édition s’est tenue du 27 février au 6 mars et a pour thème : «agriculture et alimentation citoyennes». L’univers des cultures et filières végétales était regroupé dans les pavillons 2.2 et 2.3. L’interprofession des huiles et protéines végétales Terres Univia était présente dans le Hall filières végétales sur le stand 2.2 de Terres Oléopro, et présentait les cultures oléagineuses ainsi que les utilisations des protéines végétales.

 

LA PROTÉINE VÉGÉTALE : UNE PROTÉINE RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT

Suite à l’accord historique adopté à Paris lors de la COP 21, la lutte contre le changement climatique et les préoccupations environnementales sont revenues sur le devant de la scène en décembre dernier. Dans cette transition vers un monde plus sobre en carbone, et de manière plus générale, plus respectueux de l’environnement, les matières protéiques végétales (MPV) ont indéniablement un rôle à jouer.

Défis liés au changement climatique, croissance démographique, accords de la COP 21 : autant d’enjeux auxquels les matières protéiques végétales (MPV) peuvent contribuer en sécurisant l’approvisionnement protéique des systèmes alimentaires et en améliorant la durabilité de l’agriculture.

 

UNE PRODUCTION VÉGÉTALE À FAIBLE IMPACT ENVIRONNEMENTAL

Les chiffres avancés ne sont pas toujours exactement les mêmes. Mais le constat fait aujourd’hui consensus : de toutes les sources de protéines existantes, la protéine végétale est celle qui a le moindre impact environnemental, même s’il est encore difficile de la comparer avec les protéines issues des insectes, encore trop récentes.

 

Bien que les protéines animales soient nécessaires à l’équilibre nutritionnel, et complémentaires aux protéines végétales, les chiffres qui comparent leur impact environnemental avec celui des protéines végétales sont plus élevés. En moyenne, il faut 5 kg de protéines végétales pour produire 1 kg de protéines animales (voir encadré). La production de protéines végétales nécessite également moins d’eau. S’ajoutent par ailleurs les impacts spécifiquement liés à l’élevage (éructation des animaux, gestion des déchets, etc.).

 

Par exemple, la production d’un steak de soja émet 10 fois moins d’équivalents CO2 par kilogramme que la production d’un steak de boeuf (1). Il faut 50 litres d’eau pour produire un kilogramme de dal (pois cassés ou lentilles), contre 4 325 litres d’eau pour un kilogramme de poulet, 5 520 litres pour un kilogramme de viande de mouton, et 13 000 litres d’eau pour un kilogramme de viande de boeuf (2).

 

(1) Source : groupe de Conseil sur les protéines de la FAO, de l’OMS et de l’Unicef, Unité d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (STOA) du Parlement européen.

(2) source : http://www.fao.org/pulses-2016/news/news-detail/ fr/c/345415/

 

Enfin, face à l’enjeu démographique qui nous attend, force est de reconnaître que les protéines végétales sont incontournables pour sécuriser l’approvisionnement protéique des systèmes alimentaires de demain. Leur production nécessite en effet peu de surfaces agricoles ; les protéines végétales offrent ainsi une solution protéique efficace. La production d’une tonne de protéine de pois représente par exemple l’utilisation de 0,9 hectare en France.

 

LES LÉGUMINEUSES AMÉLIORENT LA FERTILITÉ DES SOLS

Les MPV sont en majorité issues de légumineuses : soja, lupin, pois, féverole… Ces plantes ont une spécificité commune, qui les définit d’ailleurs : elles sont capables de fixer l’azote atmosphérique, grâce à une association symbiotique avec des bactéries du genre Rhizobium, abritées dans des nodosités présentes sur leurs racines. Et ce mécanisme a un impact environnemental positif majeur puisqu’il permet de réduire, à l’échelle de la culture mais aussi de la rotation, le recours aux engrais azotés de synthèse.

 

En plus de cet apport d’azote «symbiotique», les légumineuses améliorent également la structure et la capacité de rétention d’eau des sols, et au final, la fertilité de ces derniers. Ainsi, les cultures suivantes voient généralement leur rendement augmenter, avec en plus un moindre recours aux engrais azotés.

 

 

 

ALLIÉES POUR UNE AGRICULTURE DURABLE

Introduire des légumineuses dans les rotations offre d’autres avantages agronomiques propices à la mise en place d’une agriculture durable. Ces dernières sont en effet, globalement, peu gourmandes en intrants, et réduisent même les besoins des autres cultures de la rotation. L’introduction d’une légumineuse dans le système de culture rompt en effet les cycles de maladies, ravageurs et adventices des grandes cultures dominantes. Et moins de traitements phytosanitaires, c’est moins de pollution liée à l’utilisation de ces produits, mais aussi moins de passages de tracteurs, donc moins de consommation de carburant. L’introduction d’une culture de pois entre deux cultures de blés permet par exemple une économie d’environ 13 000 MJ et 2,2 t éqCO2 en 5 ans (3).

 

Autre avantage des légumineuses : elles améliorent la biodiversité de l’écosystème. Elles attirent en effet les insectes pollinisateurs, sont un refuge pour la macrofaune et favorisent, dans le sol, la présence de biomasse microbienne, de vers de terre et de mésofaune (petits animaux dont la taille est comprise entre 0,2 et 4 mm).

 

Enfin, introduire des légumineuses dans des assolements qui, aujourd’hui, n’en comptent que peu en Europe, apporte une diversification des cultures. Et cette diversification est, à n’en pas douter, une stratégie importante sur le long terme car elle rend les systèmes de cultures moins vulnérables aux changements.

 

(3) Source : Colloque Légumineuses – Impacts environnementaux des légumineuses dans les systèmes de production, 14 décembre 2015.

 

 

http://alimentation-sante.org/wp-content/uploads/2016/03/20160310141437_GEPV__lettre_Positions_n60_mars_2016.pdf

 

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